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THÈME D’ÉTUDE : LE CORPS

 

L’USURE DU CORPS AU TRAVAIL 

Dans l’histoire de l’humanité et dans celle de chaque être, le corps est le premier outil. En effet, selon Marcel Mauss « le corps est le premier et le plus naturel instrument de l’homme. Ou plus exactement, sans parler d’instrument, le premier et le plus naturel objet technique et en même temps moyen technique de l’homme, c’est son corps. ».

 

Pour l’ouvrier, principalement, le corps est le premier outil de travail indispensable à la réalisation de son travail. Le corps de l’ouvrier est donc marqueur d’usure et de souffrance quotidienne par ses conditions de travail particulièrement difficiles et éprouvantes, mais également par ses gestes récurrents et répétitifs qui influencent le mécanisme du vieillissement. L’usure professionnelle est donc le vieillissement prématuré du corps lié à des conditions de travail pénibles. 

 

C’est cette usure que j’ai cherché à retranscrire dans mes photographies. Retranscrire les stigmates des mémoires du corps, tel était mon but. Je me concentre principalement sur l’usure physique, physiologique, visible par autrui et non l’usure psychologique. 

 

 

 

 

Dans un premier temps, j’ai réalisé un reportage témoignant des conditions et de l’usure du corps sur le lieu de travail. L’organisation du travail inflige des amplitudes articulaires répétitives dures sous une certaine cadence, on parle ici d‘actions répétitives. À travers cet angle d’approche, j’ai représenté le fonctionnement corporel au travail : comment les muscles, les articulations se contractent et bougent en action et donc percevoir le corps dans son quotidien d’ouvrier. 

 

J’ai réalisé dans un deuxième temps, un documentaire plus intimiste dans lequel je me suis immergé dans le quotidien de ces ouvriers. Le corps est le marqueur du temps et de l’usure, mémoire de toutes ces années de travail manuel. L’usure professionnelle peut donc avoir un sérieux impact sur notre vie personnelle. À travers cette approche, j’ai souhaité avant tout observer comment la spécificité des postures de leurs métiers entre dans leur quotidien pour ainsi témoigner de leurs usures physiques. Il s’agit donc de représenter le corps en souffrance constante que l’on cherche à soulager en fin de journée.

 

Dans un dernier temps, j’ai réalisé une série photographique de portraits d’ouvriers. Pour cet angle d’approche, j’ai désiré montrer l’effet de la répétition des gestes professionnels sur le corps. Faire face au corps m’a permis de voir les marques d’une activité intense: vieillissement prématuré, cicatrices, blessures, peau rêche.. 

 

Modèles : 

 

 

Alexis Baptista Neves, Plombier, 22 ans 

 

Ruben Rodrigues Dias, Peintre, 27 ans

 

José Manuel De Melo, Traceur-Plaquiste, 39 ans

 

Manuel Carlos De Melo, Plaquiste, 51 ans

 

José Rua, Carreleur, 60 ans

 

 

 

 

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